En 2013, une étude menée par des chercheurs finlandais auprès de 750 personnes a permis de mettre au point une carte corporelle de nos émotions.
Dans cette étude, les chercheurs faisaient expérimenter aux participants différentes émotions, au moyen d’histoires, d’images, de vidéos… Puis ils leur demandaient de colorier sur un schéma les différentes parties de leur corps qui réagissaient. En rouge pour une zone qui réagit beaucoup, en bleu pour une zone qui réagit moins.
Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) http://www.pnas.org/content/early/2013/12/26/1321664111.full.pdf+html
Grâce à elle, pour la première fois on a eu une cartographie corporelle de nos émotions.
Et le plus étonnant, c’est que cette étude a été faite sur un échantillon de personnes originaires d’Europe occidentale et un échantillon pour l’Asie de l’Est. Et la comparaison montre que malgré les différences culturelles que l’on connaît entre ces deux continents par rapport aux émotions, les ressentis corporels chez les personnes étaient sensiblement les mêmes.
Alors bien sûr, chacun vit ses émotions de manière personnelle.
Face à une même situation, chaque personne va réagir différemment. Les émotions peuvent donc être d’intensité très différente selon les personnes, et se localiser plus fortement dans une zone ou dans une autre.
Par exemple, certaines personnes sont sensibles au niveau du ventre, et vont y ressentir toutes leurs émotions. Pour d’autres, c’est la région du cœur qui sera touchée. D’autres encore seront sujets à des migraines ou céphalées fréquents. D’autres ne ressentiront rien, parce qu’à un moment dans leur vie, leur éducation leur aura bloqué l’accès à ces émotions.
Bref, nos émotions nous appartiennent. Et la manière dont nous les ressentons nous est propre.
En cure de relaxation, on va progressivement affiner notre ressenti corporel de ces émotions.
Dessiner notre propre carte des émotions.
Pour ne plus les « bloquer » ou se « se laisser déborder » par elles. Pour ne plus les juger ou les refouler. Tout simplement pour apprendre à les reconnaître, à les laisser s’exprimer, et à les accueillir.
Et cela va avoir trois effets importants :
1. Pouvoir anticiper : Plus on connaît notre corps et la manière dont nos émotions s’expriment, et plus vite on peut les repérer. Sentir monter sa colère par exemple, et savoir comment la faire s’exprimer sans crise violente contre nous-même ou les autres.
2. Pouvoir les laisser partir : on va en effet s’apercevoir que plus on les laisse s’exprimer librement, plus elles s’en vont aussi librement et rapidement.
3. Connaître et respecter nos besoins : toutes nos émotions nous parlent de nos besoins, satisfaits ou non satisfaits. La colère par exemple exprime souvent un besoin de respect ou de justice non satisfait. La peur exprime un besoin de sécurité non satisfait. La tristesse est souvent en rapport avec un besoin de lien.
En comprenant notre corps, on va ainsi progressivement identifier et comprendre nos vrais besoins. Et on va pouvoir progressivement s’autoriser à exprimer nos vrais besoins et à les satisfaire. Et aussi apprendre à lâcher prise sur ce qu’on ne peut pas modifier. Une sorte de voie de la sagesse corporelle…
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